Photo Celine

Nomade au travail

At ING we met Céline Aladel, a French HR-professional, living in Amsterdam. We reflected with her on differences, similarities and challenges in the way Dutch and French professionals work. It resulted in this interesting interview in French.


Il y 10 ans que Céline Aladel, consultante en RH, quittait la France pour s’installer aux Pays Bas avec son mari Néerlandais. Depuis 8 ans, elle travaille dans une banque à Amsterdam. Récemment, son équipe a adopté une culture de travail adaptative: offrant davantage de flexibilité en lieu et temps. Céline partage ses expériences et explique pourquoi ce concept marche si bien aux Pays Bas.

‘Déjà en France j’avais l’habitude de travailler de façon plus nomade’, Céline raconte. ‘Un consultant est très souvent en déplacement; mon ordinateur portable représentait mon hub pour me connecter à mon réseau virtuel de collègues. Cette façon de travailler donne énormément de liberté et de responsabilité à la fois.

Aux Pays Bas j’ai repris le travail après deux ans de congés sabbatique. Depuis 2007 je travaille ici à la banque, dans un environnement très international. La différence entre la façon de travailler à la banque et dans mon travail précédent était énorme. Le bureau fixe représentait pour moi un pas en arrière dans mon autonomie de travail et aussi un certain cloisonnement des différentes équipes dans un même département.

Heureusement, depuis 2013 on a adopté une culture de travail plus adaptative qui se pratique , de plus en plus aux Pays Bas. Et à nouveau, je travaille avec un ordinateur portable.’ Et, souriant : ‘Je ne le lâche plus! Je suis très heureuse avec ce progrès, parce que ça me donne davantage de souplesse dans ma façon de travailler.

Je crois qu’il est logique que cette façon de travailler réussisse si bien aux Pays Bas. Je trouve la qualité de vie meilleure ici : les Néerlandais ont un meilleur équilibre entre travail et vie personnelle. Ils se sentent moins obligés de rester tard au bureau juste pour faire acte de présence comme je l’ai souvent vu en France. À Paris je quittais rarement le travail avant 19 h. Ici, il est tout à fait concevable de partir à 17 h pour pouvoir diner en famille – quitte à reprendre l’ordinateur un peu plus tard! Certains amis en France m’envient: ils voient que cette culture de travail m’apporte beaucoup d’énergie.

La flexibilité dans le travail facilite une plus grande productivité. Les jours où je travaille chez moi, je suis souvent plus efficace dans la mesure où je réalise les tâches qui requièrent davantage de concentration. Au bureau, je consacre plus de temps à rencontrer mes collègues.

Travailler chez soi diminue également le temps de déplacement vers le bureau ce qui à grande échelle est aussi meilleur pour l’environnement !

Dans les entreprises françaises, cette façon de travailler adaptative est assez récente et demandera un effort et un changement de mentalité qui doit être initié par des managers confiants en eux et en leurs employés. Il s’agit d’un vrai changement dans le style de management. Leur challenge consiste à faire confiance aux employés et à gérer leurs résultats plutôt que leurs tâches quotidiennes.

Je suis convaincue que cette façon de travailler peut apporter beaucoup aux entreprises traditionnelles: un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle, une plus grande productivité et meilleur engagement des employés.